Association Française de Sociologie réseau thématique 31

Les résumés des communications

vendredi 6 mars 2015, par Charles-Eric Adam

Session RT 31, mardi 30 juin 2015, 9h - 10h30:

- BOUKAZOULA Fouad (Université mohamed cherif messaadia, souk ahras, algérie 41000 Laboratoire de psychologie des activités physiques et sportives)

Titre : Le sport et ses dimensions sociales : cas de la société algérienne

Le sport est une activité très importante à la pacification de la société et le progrès de l’humanité et les missions de cette activité sont les même quelque soit en pays développés ou en voie de développement. L’activité sportive est connue depuis plusieurs civilisations et malgré les différentes orientations de ces derniers, Les anciens chercheurs et éducateurs ont depuis longtemps reconnu le sport pour ses pouvoirs éducatifs. Par le biais de l’outil du sport, au quotidien, des valeurs sont transférables tels que : solidarité, fair-play, respect des autres et de soit même, santé et bien être… Cette étude a mené à illustrer qu’en Algérie le sport constitue un puissant vecteur de lien sociale et maillage du territoire. Une enquête, auprès de nombreux clubs qui sont investis auprès des jeunes de cartiers pour leurs proposer des activités sportives, a montré l’apparition du sens du collectifs, de discipline, de solidarité, de coopération et la diminution du taux de criminalité, de toxicomanie, de délinquance et a saisir la relation entre la pratique du sport et le développement social. En effet le but de ces clubs est d’amener les jeunes les plus éloignés à s’initier à des activités physiques et sportives pour améliorer le lien social. Le mouvement entre ces clubs et les associations sportives à contribuer à la réinsertion des jeunes en leur donnant la possibilité de jouer.

- TETILLON Maxime (Université du Maine – Laboratoire VIP&S (Violences, Identités, Politiques et Sports)

Titre : Le devenir des « différences » de sexe dans les sports mixtes de compétition

Dans une tradition sportive où la séparation des sexes est omniprésente, certaines disciplines (ultimate, korfbal, tchoukball, flag, touch) choisissent au contraire de réunir les hommes et les femmes. Pourtant inenvisageable dans une majorité de pratiques, la mixité viendrait-elle signifier que la vision différenciée des corps sexués – culturellement construite et à l’origine de la séparation – disparaîtrait dans les disciplines en question? Au regard des systèmes d’organisation à l’œuvre dans ces espaces, il est impossible de répondre par l’affirmative. Ce qui reste considéré comme les qualités « naturelles » de chaque sexe est toujours au fondement de la structuration du jeu. Chacun se voit attribuer une position qui tient compte des caractéristiques qui seraient « spécifiques » à son sexe. Cependant, cette vision qui catégorise et hiérarchise les sexes est parfois remise en question. Les visions naturalistes laissent parfois place à une image plus neutre du corps. Les équipes ne s’organisent plus à partir des « propriétés » sexués des sportifs.ves, mais plutôt selon compétences propres à chaque individu. Cette conception, indépendante des propriétés sexuées, a pour conséquence une renégociation des places et des rôles et tend à briser la hiérarchie traditionnellement établie. Au cœur de ces sports mixtes cohabitent donc deux conceptions du corps. L’une, traditionnelle, différencie les corps et débouche sur une répartition sexuée des rôles et de l’espace. L’autre, plus novatrice, neutralise les corps et provoque une interchangeabilité des rôles et des espaces entre les sexes.

- THURA Mathias Centre Maurice Halbwachs (CNRS-EHESS-ENS), associé au Centre nantais de sociologie (Université de Nantes)

Titre : Inscrire la tactique dans les corps : socialisation professionnelle et apprentissage par cœur et par corps

À partir d’une enquête ethnographique par observation directe au sein d’une unité de combat de l’infanterie, nous voudrions montrer comment s’opère le travail d’inculcation des gestes du combat au sein de l’armée française. En suivant l’interrogation de Julien Clément quant aux manières dont la culture du rugby passe sous la peau des joueurs samoans, nous proposons de déplacer la focale des APS pour montrer comment la « tactique militaire » passe sous la peau des jeunes soldats, engageant leur corps et leur esprit dans un long travail visant l’acquisition durable de dispositions physiques et morales bien particulières : celles considérées comme nécessaires pour faire un fantassin. Il s’agit ici de considérer la socialisation des militaires aux techniques du corps et de l’esprit militaire, ainsi que les modalités pédagogiques de transmission de ces dernières, pour saisir très concrètement comment sont produits des corps articulés avec des instruments de combat, mais aussi articulés entre eux et avec un environnement, leur permettant d’agir de concert sans se concerter, que ce soit sur un terrain de sport ou un champ de bataille.

- BORDES Pascal (Laboratoire Techniques et Enjeux du Corps, E.A 3625, UFR-STAPS Paris Descartes)

Titre : Les Para-sports comme problème sociologique.

À ce jour, seul un faisceau de traits rallie, de façon approximative et pourtant assez cohérente, les points de vue adoptés par les sciences sociales sur ce qu’est le sport. Les différentes approches relèvent toutes la nécessité d’une performance physique mettant en compétition des individus ou des équipes selon une codification partagée sous le patronage d’une institution dédiée (Parlebas,1981; Defrance, 1997; Darbon ; 2010). L’Association Générale des Fédérations Internationales de Sports (AGFIS) serait l’organisme représentatif permettant de juger de l’appartenance d’une pratique à la catégorie « sport ». Van Bottenburg et Heilbron adoptent ce critère du « système sportif international » qui leur permet de repérer des pratiques fonctionnant en marge de ces instances sur le mode de la para-sportization (2006, 266). Le propos de cette contribution est de discuter de ce terme, trop rapidement évoqué par ces auteurs. Nous avancerons une définition rigoureuse des para-sports qui, à partir du cadre théorique de la praxéologie motrice, nous permettra de caractériser précisément ces pratiques au regard des catégories « sport » et « quasi-sport » (Parlebas, 1999). Les lignes de fractures ainsi dégagées entre ces trois grands secteurs nous permettront d’envisager les éventuels passages d’une catégorie à l’autre, ainsi que l’évolution possible de la catégorie « sport », dont la forme subira vraisemblablement des transformations dans les décennies à venir.

- ZIELEZKIEWICZ Aurélien (Laboratoire 2L2S Université de Lorraine)

Titre : Les « formes de transmission » du tennis dans les clubs et leurs publics

Une modalité de pratique du tennis « dans l'air du temps » consiste à consommer ce jeu sous la coupe d'une sorte d'entraineur, et de façon plus ou moins hebdomadaire. Ceci au travers de « séances » généralement collectives, à l'intérieur de clubs aux priorités et aux modes de gestion hétérogènes. En partant d'une réflexion sur le principe de classification des « techniques du corps » de Marcel Mauss – appuyée par une étude sociographique de plusieurs années sur l'encadrement du tennis – nous tenterons de cerner l'usage de cette « relation de service » du point de vue des publics qui s'y risquent. En prenant pour critères d'analyse l'éthique liée au suivi, les contraintes de la séance, ou a contrario les différents plaisirs que le joueur est en mesure d'y vivre, on observe l'émergence de trois « publics types » (« sans-façon », « amateur », ou « performeur ») qui ne se réduisent pas à leur simples qualités techniques. La « pratique encadrée du tennis » donne ainsi lieu à des questions morales, procédurales et sensitives – induisant des formes de transmission variables, évolutives et plus ou moins « rationalisées » – .

Session commune RT 31 - RT 1, mardi 30 juin 2015, 11h-12h30

- TIA Pierre-Cédric - TIA Pierre-Cédric CPN (Université d’Evry) et CesamS (Université de Caen)

Titre : Former des footballeurs et/ou des citoyens : la redéfinition de la performance au sein d’un centre de formation de football

Le centre de formation (CdF) de football du Stade Malherbe Caen (SMC), organisation sportive faisant partie intégrante du club professionnel, a pour vocation de former des jeunes footballeurs qui pourront intégrer l’équipe professionnelle de Caen. Comme tout CdF de football, c’est une institution socialisante à l’ethos du footballeur pour les apprentis (Bertrand, 2012) mais aussi un espace de mutation l’identité sociale des apprentis vers une identité du footballeur (Juskowiak, 2011) focalisée sur la performance footballistique. De ce fait, l’encadrement sportif classique (directeur, entraîneur, kinésithérapeute, préparateur physique, diététicien et docteur) y est présent afin d’optimiser les performances de ces jeunes sportifs. Cependant, cette organisation sportive se combine avec une organisation socio-éducative particulière. En effet, si ce CdF dispose d’un directeur comme c’est le cas dans les structures similaires, la présence d’un directeur adjoint dédié essentiellement à la conduite de « la vie au centre » fait insidieusement émerger un nouveau de type de clivage professionnel au sein du CdF. Ainsi, l’opposition semble dorénavant plus entre spécialistes de la performance sportive et professionnels de l’accompagnement social des jeunes (directeur adjoint, animateurs, éducateurs spécialisés). Même si la prééminence du pouvoir de l’encadrement sportif demeure, notamment dans le choix des futurs professionnels, il n’empêche que la présence de corps de métier centrés sur une formation sociale et citoyenne de l’apprenti modifie imperceptiblement les finalités de ce CdF. Par exemple, dans le cadre de notre ethnographie, nous pouvons voir que la rhétorique des éducateurs en faveur des apprentis pouvait influencer les choix de l’encadrement sportif (prolongement de la formation, diminution des sanctions…) et du coup leur accorder plus de légitimité auprès des professionnels du football. Toutefois, l’accroissement de cette légitimation des professionnels du social semble possible seulement lorsque les arguments avancés permettent une amélioration des performances sportives in fine. Dès lors, ce qui pouvait apparaître au premier abord comme une opposition de logique professionnelle est en définitif une recomposition des caractères de la performance. Nous verrons que cette formation globale de l’apprenti (sportive et citoyenne) semble être le moyen pour le CdF d’un club dominé (Bertrand, 2014) de préparer plus rapidement les apprentis aux contraintes sportives dans lesquelles s’inscrit l’équipe professionnelle, tout en améliorant son image sociale hors de la sphère footballistique.

- HINGANT Marie ACP (EA 3350) de l’UPEM

Titre : Sport et Handicap, vecteur d’égalité des chances et gage de performance

Pratiquer un sport, c’est apprendre à s’intégrer dans un collectif, un collectif d’entreprise par exemple. Certes, le sport donne un cadre, des repères, de l’autonomie, des règles et des objectifs à atteindre. Mais sa valeur ajoutée, en matière d’insertion, tient aussi à sa capacité à mettre tous les participants à égalité, malgré parfois quelques différences. Mais de quelles différences pourrions-nous parler ? Celles liées au physique par exemple ? En effet, les déficiences physiques sont définies communément par ce que l’on appelle le handicap. En France, il existe deux fédérations qui réunissent à elles deux plus de 80 000 sportifs en situation de handicap. Mais ces athlètes, peuvent-ils travailler ? De nombreux auteurs (Blanc 2004 et 2006, Gardou 1991, Kerroumi 2007, Le Dantec 2004) notent que l’insertion des personnes en situation de handicaps physiques dans le monde du travail est insuffisante dans notre société. Les enquêtes de Handicaps-Invalidités-Dépendances en 1999, de la DARES en 2007, de l’INSEE en 2010, de l’AGEFIPH en 2011 montrent pourtant que la meilleure façon de garantir l’insertion professionnelle de ce public particulier reste l’entreprise classique où les contacts réguliers entre valides et non-valides sont sources d’enrichissement et de développement mutuel. Par ailleurs, pour tous ces acteurs, le sport est un vecteur d’épanouissement personnel (Sue et Peter, 2012). Tant sur le plan physique que mental, la pratique sportive est considérée comme une source d’équilibre personnel (Barbusse, 2009, p.15). D’après une autre étude canadienne réalisée en 2003 et publiée en 2006 , un employé physiquement actif accroit son efficacité de 12% par rapport à un employé sédentaire. Comme le soulignent Pierre et Barth (2010, p.88), le sport remplit une double fonction préventive et curative dont les bienfaits pour l’entreprise ne font plus aucun doute. Alors : Lier travail, sport et handicap ne serait-il pas une vraie opportunité pour l’entreprise ? Les managers ont-ils raison de dire que le handicap est synonyme de non-productivité ? (Kerroumi, 2007). Pouvons-nous parler de performance malgré que certaines personnes soient en situation de handicap ? Y-a-t-il une différence d’efficacité entre une personne valide et une personne en situation de handicap ? C’est à ces questions que nous tâcherons de répondre. Pour cela, nous interrogerons une trentaine de travailleurs handicapés sportifs de haut niveau et une quinzaine de managers dans une grande entreprise française du CAC 40. Ainsi, nous pourrons véritablement démontrer que le handicap et le sport sont deux termes qui se juxtaposent et peuvent optimiser un management de la diversité. En cultivant la diversité dans leurs stratégies de développement, les managers promeuvent un management responsable, concept aujourd’hui utile voire incontournable pour appréhender le vrai défi de la gestion des ressources humaines d’aujourd’hui et de demain. (Chauzal-Larguier Christelle, Murer-Duboisset Anne, 2010, p.65).

- DEAS Anaïs Université d’Artois, URePSSS, laboratoire Sherpas

Titre : Réputation et stratégies de placement : quand le discours indigène éclaire la régulation du marché

Cette communication s’intéresse au marché du basket-ball féminin des première et seconde divisions françaises. Alors que notre travail examine les mécanismes de régulation à partir d’enquêtes de terrain réalisées auprès des joueuses, cette intervention revient sur un de ces ingrédients : la réputation. Quelle est sa place dans la gestion des carrières de sportives ? Est-elle un outil consciemment mobilisé pour se positionner sur le marché ? Répondre à ces questions implique d’objectiver ce que l’on appelle les processus réputationnels. Nous verrons d’abord que « soigner sa réputation » ne constitue pas une activité clairement identifiée par les professionnelles, bien que cela soit variable en fonction de leur âge. Nous montrerons ensuite l’existence d’un transfert de réputation, positif et marqué, dans le basket-ball français au féminin : l’instance de formation qu’est l’INSEP (Institut National du Sport et de l’Education Physique) doterait en effet les joueuses sortantes d’une plus-value sur le marché du travail. Ces éléments devraient éclairer des jeux de placement propres aux joueuses et montrer le rôle qu’occupe la fédération. Enfin, la communication nous donnera l’occasion de discuter de l’usage des discours indigènes de professionnelles pour comprendre leur sort sportif. On se demandera par exemple dans quelle mesure l’analyse d’un marché du travail sportif peut se passer des discours des agents, ces tiers régulateurs inégalement distribués dans le basket-ball féminin.

- VILLE Sylvain Université Paris Ouest Nanterre et à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

Titre : La lutte des rings ? La genèse du métier de boxeur professionnel à Paris dans le premier tiers du XXe siècle

Cette communication se propose d’étudier la genèse d’un secteur spécifique, celui de la boxe professionnelle, en tant qu’il a suscité des conflits entre plusieurs classes sociales : celles auxquelles appartiennent les promoteurs de ce sport d’une part et celles dont sont issus les boxeurs d’autre part. La boxe anglaise apparaît en France au passage du XIXe siècle au XXe siècle. En quelques années, elle se professionnalise ; faisant apparaître le métier de boxeur professionnel. Or, ce phénomène n’a pas été porté par les boxeurs eux-mêmes, mais par différentes catégories de promoteurs : d’une part des organisateurs de spectacle pugilistique, et d’autre part des dirigeants fédéraux. Ce faisant, les boxeurs français sont, dans un premier temps, exclus du processus visant à faire de la boxe un métier. Le professionnalisme semble même parfois se faire contre eux, dans la mesure où la réglementation accrue de l’activité a pour premier objectif de pouvoir « contrôler » et « pénaliser » les boxeurs enfreignant les règlements. Comment expliquer que la genèse du professionnalisme pugilistique se fasse, dans un premier temps, sans (et parfois contre) les boxeurs français, alors même qu’ils sont, a priori, les principaux concernés ? L’étude de leurs propriétés sociales révèle leur forte vulnérabilité et fait émerger leur position doublement dominée. D’abord, en tant que boxeurs professionnels, ces derniers se situent dans une position subalterne à celle des organisateurs ou des managers. L’étude de l’origine sociale des principaux boxeurs français du premier tiers du 20e siècle – soit une soixantaine d’individus - montre une surreprésentation de fils d’artisans et de commerçants, appartenant aux couches supérieures des classes populaires. Au contraire, les organisateurs appartiennent majoritairement aux élites économiques tandis que les dirigeants fédéraux font partie de l’aristocratie parisienne. De plus, ayant en moyenne moins de 20 ans en 1909, ces boxeurs sont plus jeunes que les organisateurs ou les managers. Plusieurs boxeurs continuent même à exercer un autre travail (artisan ou petit employé, le plus souvent), faisant de la profession de boxeur un second métier. D’un autre côté, lorsqu’ils exercent également une autre activité professionnelle, les promoteurs sont, eux, systématiquement journalistes. L’ensemble de ces éléments créent donc les conditions de leur vulnérabilité au sein de ce secteur professionnel en pleine émergence. De plus, au sein même du groupe des boxeurs professionnels, les français sont également relégués au second plan. Paris est alors un espace pugilistique accueillant beaucoup de boxeurs étrangers : environ un tiers des boxeurs sont anglais entre 1905 et 1908, tandis que plus d’un cinquième sont américains. Si les boxeurs étrangers sont supérieurs numériquement, ils sont également plus reconnus sportivement, puisqu’ils gagnent la plupart des combats les opposant aux boxeurs français. Les compétences pugilistiques des premiers sont donc érigées comme critères d’excellences à atteindre. Dès lors, par cette reconnaissance sportive, ces boxeurs étrangers sont « en droit » de contester les organisateurs et n’hésitent pas à les affronter, par voie de presse ou devant les tribunaux (ce que les français ne s’autorisent pas à faire). En s’appuyant sur des archives privées et sur des archives sportives, cette communication se propose donc de réaliser une histoire sociale de la genèse du métier de boxeur professionnel (français). Ce faisant, il s’agit de montrer que c’est la position doublement dominée des intéressés qui a créé les conditions de leur non-intervention, lors des premiers temps de la professionnalisation de ce sport.

- BERNARDEAU MOREAU Denis UPEM ACP (EA3350)

Titre : L’engagement bénévole : Une entrée par les compétences

En faisant état des enquêtes et travaux conduits ces dernières années, nous voulons souligner le lien désormais établi entre bénévolat et compétences. Nous voulons montrer comment les mutations socio-économiques se traduisent, chez les bénévoles, par une montée générale des responsabilités et des compétences. Pour illustrer nos propos, nous prendrons l’exemple du comité du Val-De-Marne de la fédération sportive et gymnique du travail (FSGT94) fort de ses 16 000 adhérents. Notre intervention au comité du Val-De-Marne s’inscrit dans un programme général de réflexion sur les évolutions du monde associatif. A la demande des dirigeants, nous avons participé à des soirées débat en présence de dirigeants d’associations et à des journées de formation avec des dirigeants départementaux salariés. En complément des nombreux entretiens (une douzaine) que nous avons menés avec des bénévoles de clubs affiliés à la FSGT94, plusieurs d’entretiens semi-directifs (huit) ont été réalisés au comité du Val-De-Marne durant l’année 2013. Notre communication se propose, dans une première partie, de relativiser le discours décliniste et désenchanté de certains acteurs associatifs en montrant que, sur le plan statistique, le bénévolat se porte bien, même si l’orientation gestionnaire et professionnelle des associations ne fait plus guère de doute. Puis nous tenterons de montrer, dans la deuxième partie, que le malaise ressenti par les bénévoles vient en partie d’une transformation des modes d’engagement, le besoin de compétences tendant à supplanter la fibre militante.

Session commune RT 31 - RT 15, jeudi 2 juillet 2015, 14h30-16h.

- LAFABREGUE Claude MCF, Centre d'Etude Sport et Actions Motrices (CesamS) EA 4260 Université de Caen Basse-Normandie UFR Staps

Titre : La pratique précoce de la gymnastique ou les petites épreuves de l'enfance

La croyance selon laquelle la prime enfance constitue une période de la vie réclamant des soins culturels et psychologiques particuliers (Chamborédon et Prévot, 1973) conduit non seulement les parents à nourrir d’autres attentes à l’égard de l’école maternelle que le simple gardiennage, mais elle les encourage aussi à rechercher toutes sortes de situations d’apprentissage précoce en dehors de l'institution scolaire afin de stimuler le développement moteur et intellectuel de leurs enfants et de faciliter leur intégration sociale. Ces pratiques de délégation partielle de l'éducation des enfants à des tiers sont parfois interprétées comme des stratégies de placement social au moyen desquelles les parents tenteraient de procurer à leur progéniture des avantages scolaires dans un horizon temporel plus lointain (Kellerhalls et Montandon, 1991 ; Dubet et Martucceli, 1996 ; Mollo-Bouvier, 1997). Indépendamment du crédit que l'on peut porter à cette interprétation, il apparaît que les institutions de prise en charge collective de l'enfance qui se sont multipliées avec l'accroissement de la présence des femmes sur le marché du travail salarié, prescrivent fréquemment des relations sociales fondées sur des normes s'inspirant très fortement de la forme scolaire (Mollo-Bouvier, 1997). Joël Zaffran (2011) en dresse une typologie dans laquelle les loisirs académiques font partie des occupations extrascolaires qui s'inscrivent le plus fortement dans le prolongement des disciplines imposées par l'école. Consacrés à l'apprentissage d'une technique, artistique ou sportive, ils sont basés sur l'acceptation d'une relation pédagogique mettant en scène des adultes et des élèves liés les uns aux autres par des règles impersonnelles et faisant appel à l'autorité d'un professeur. La gymnastique enfantine encadrée, dès l'âge de deux ans, par des moniteurs spécialisés œuvrant dans des clubs sportifs ou dans des structures municipales, où ils sont parfois salariés, en fait partie. Elle nous servira d'exemple dans cette communication. Dans ces institutions de loisir, les enfants sont placés dans un rapport dissymétrique avec les adultes qui sont chargés de faire leur apprentissage. Quel que soit le style sous lequel les moniteurs exercent leur autorité, les enfants leur doivent obéissance mais cette subordination ne les prive pas pour autant d'un pouvoir de négociation collective, qui peut se traduire par de multiples écarts, arrangements et infléchissements à l'égard des règles officielles (Montandon, 1998 ; James, Jenks et Prout, 1998 ; Garnier, 2000 ; Brougère, 2011). Les enfants ne sont donc pas démunis face à l'ordre qui leur imposé : s'ils peuvent l'épouser en adhérant aux objectifs et aux modalités d'apprentissage promus par l'institution, ils sont également capables de mobiliser des ressources leur permettant de composer avec lui ou de s'y soustraire à défaut de pouvoir le bouleverser. Pour comprendre ce qui suscite ces différentes réactions, encore faut-il prendre en compte le fait que cet ordre institutionnel ne se présente pas comme un tout homogène. Comme l'observe Isabelle Danic (2011) pour le système scolaire, la réalité sociale de la pratique de la gymnastique en club est compartimentée en raison de l'existence d'un traitement institutionnel différencié des enfants en fonction de l'âge. En passant de l'éveil corporel à la préparation des brevets puis aux compétitions départementales, les programmes changent de contenu, la hauteur des appareils s'élève, les exigences des monitrices se font tatillonnes, l'intensité de l'effort physique qui est réclamée des enfants s'amplifie tandis que la durée et la fréquence de la pratique augmentent. Bref, les divisions d'âge construites par l'institution fédérale génèrent des expériences distinctes au sein même du temps des loisirs, ce qui oriente le regard du sociologue sur les transitions parfois difficiles qui accompagnent le passage d'une catégorie d'âge à l'autre (Delalande et al., 2010). Evoluant sans cesse sous le regard d'autrui, exposés en premier lieu au jugement normatif des moniteurs, les enfants sont confrontés à l'occasion de ces expériences transitionnelles à des demandes nouvelles en termes d'habiletés motrices, d'énergie physique et de maîtrise émotionnelle qui mettent à l'épreuve leurs capacités gymniques naissantes et, au-delà, leur valeur personnelle. Forte des quelques travaux qui considèrent que la manière de faire face à ces épreuves dépend de la possibilité de chacun d'être soutenu par des autruis significatifs jouant le rôle de supports sociaux (Zimmermann, 2013 ; Zaffran, 2014), la présente communication examine la place occupée par l'entourage affectivement proche des enfants dans la suite donnée à leur carrière de gymnastes (abandon versus poursuite) - au sens que Hughes (1955) et Becker (1985) attribuent à ce terme - à l'occasion de telles transitions. Pour ce faire, elle s'appuie sur une enquête monographique réalisée dans un club du Calvados entre 2006 et 2008. Les matériaux utilisés sont tirés d'une quinzaine d'entretiens réalisés avec de jeunes pratiquants âgés au moment de l'enquête de 11 à 15 ans et ayant eu une activité gymnique précoce, de conversations qui ont été menées avec quelques parents et du témoignage recueilli auprès de la principale monitrice salariée du club. Si l'enquête pointe l'action socialisatrice impulsée explicitement ou implicitement par les parents (Lahire, 2000) et le rôle joué par le groupe de pairs constitué au sein du club de gymnastique, elle n'ignore pas la place qu'occupent les relations nouvelles qui se nouent, passée l'entrée au collègue, dans la réorganisation des activités des enfants devenus plus grands (Zaffran, 2014). La vie sociale qui se déploie au collège constitue potentiellement un foyer d'incitations à expérimenter d'autres usages du temps extrascolaire, d'autres activités de loisir via l'inscription au sein d'un nouveau groupe de pairs où se déploie une sociabilité amicale et/ou via la participation à de nouvelles activités scolaires, comme l'Education Physique et Sportive.

- FERNANDEZ Emmanuel PRAG EPS (UPJV)

Titre : Spécialisation sportive précoce et représentation du corps

L’analyse de 735 dessins d’enfants (âgés de six à huit ans) précocement spécialisés en sport ou en danse, propose d’en observer l’impact sur la représentation du corps. Ces enfants vivent dans leur chair des principes d’action qui sont susceptibles de façonner leurs représentations du corps. Les enfants sont-ils habités par le sport qu’ils pratiquent régulièrement ? Le sport façonne t-il les représentations du corps? La nécessité de construire de toutes pièces un outil de mesure s’est imposée à nous afin de répondre à ces questions. Nous savons aujourd’hui qu’il y a autant de schémas corporels que d'expériences motrices. D’où cette possible expression : “ Dis-moi quel sport tu pratiques, je te dirai quelle représentation de ton corps tu as”. Ainsi, nous formulons l’hypothèse selon laquelle il est possible de repérer des représentations du corps indexées aux pratiques motrices régulières. Ce travail de recherche propose de tenter de déterminer les structures de représentations du corps au sein de différents groupes de spécialistes qui sont à comparer. Le corpus est constitué de cinq dessins fournis par 147 enfants se dessinant dans leur spécialité et dans celles des autres. Conjointement au décryptage des dessins, une analyse de la situation motrice est envisagée. Une nouvelle typologie d’analyse de dessins fait apparaître trois axes. Le premier axe correspond à l’observation de la précision de la représentation du personnage à travers le dessin. Le second est relatif à l’activité exprimée par la présence des traits de logique interne mais aussi celle du personnage. Le troisième fait référence à l’observation du personnage dans son environnement tant physique qu’humain. De façon générale, des tendances de représentations distinctives apparaissent ; les nageurs et gymnastes trahissent leur autocentration, les judokas et handballeurs trahissent leur exocentration, les danseurs leurs représentations imaginatives et surréalistes. Ces derniers traduisent émotionnellement toute l’incertitude créatrice de la poésie chorégraphique. Les sportifs reproduisent plus docilement le milieu certain et défini de façon plus standardisée et codifiée. Une distinction apparaît donc entre les danseurs et les sportifs. Les danseurs font preuve d’une créativité qui témoigne d’un monde empli d’émotions. Les environnements sportifs certains et standardisés que les pratiquants doivent intégrer, ne correspondent en rien à celui des danseurs qui peuvent se le créer. Cette nuance résume l’impact des univers de pratique sur nos perceptions. De façon plus particulière, ce qui ressort davantage dans le profil des danseurs est une recherche d’esthétisme et d’imaginaire à travers les représentations de l’environnement, du personnage et des activités. Pour les gymnastes, nous observons une précision des aspects moteurs de la représentation du personnage humain, tant sur le plan du schéma corporel que pour l’adaptation des activités du personnage de façon assez autocentrée. Les nageurs semblent très sensibles à la précision de la représentation de certaines parties du corps mais pas dans son intégralité. Les spécialistes de judo privilégient davantage des représentations ambivalentes empreintes de circonspection. Les handballeurs seraient de multiplier les éléments extérieurs mettant en scène des personnages plus imprécis que les précédents exceptés les judokas. Ainsi, l’autocentration des spécialistes de sports psychomoteurs s’opposerait à l’exocentration des spécialistes de sports sociomoteurs. Incontestablement, les logiques internes des pratiques ludomotrices constituent une base d'enculturation. La pratique d'une spécialité permet de changer la représentation initiale du corps en une représentation plus adaptée. Cette recherche offre aux pédagogues d’éducation physique une perspective d’amélioration de l’observation de l’impact des choix d’activités sur les représentations.

- MANSALIER Nicolas Doctorant en 2ème année STAPS au laboratoire VIP&S (Violence Identités Politiques et Sport) à l’Université du Maine Titre : Le corps dans les pratiques sportives paroxystiques

Les pratiques sportives adolescentes à fortes dépenses énergétiques révèlent des usages paroxystiques du corps qui s’apparentent à bien des égards à une forme de rite de passage du statut de jeunes à celui adulte. Au cours de la pratique, les corps sont mis à rude épreuve ; les enchainements de fractions de courses lors d’une même séance d’entrainement conduisent les athlètes à régulièrement se « dépasser » voire à accepter un haut niveau de douleur. C’est pour rendre compte des raisons qui poussent ces individus en devenir à mettre à mal à ce point leur corps que nous menons en ce moment une recherche de doctorat. A ce stade de la recherche, le terrain révèle des discours d’adolescents dont l’antienne peut se résumer dans les propos suivants « ça fait mal, mais j’y retourne». Mais que signifient, à cet âge, ces atteintes au corps – visiblement normales et normalisées par la pratique fédérale ? Partant de ce questionnement et des premiers résultats, nous proposons de montrer que les douleurs acceptées et recherchées dans les courses sont – à l’instar des piercings, tatouages, mutilations et autres marquages douloureux des corps fréquents à l’adolescence –, à mettre au compte d’une quête de valeur et d’identité supplémentaire, sur le modèle de l’ordalie. Par ailleurs, ces actions douloureuses viendraient à construire un corps en pleine transformation et tenter de contenir un sentiment d’identité. En bref, se connaitre par corps.

- TLILI Haïfa et DELORME Nicolas Chercheure postdoctoral STAPS Université Paris Descartes, Laboratoire TEC EA 3625 Maître de Conférences STAPS Université de Bordeaux, Laboratoire LACES EA 4140

Titre : Recherche-Action dans les Zones Urbaines Sensibles : pourquoi les filles ne pratiquent pas de sport ?

Depuis les années 1980, l’histoire des politiques publiques sportives dans les actuelles Zones Urbaines Sensibles (ZUS), amène à penser que le sport ne contient pas de valeurs intrinsèques : il n’est pas vertueux, éducatif ou intégrateur en soi car il porte les valeurs que les pratiquants lui attribuent (Gasparini, 2005). Les politiques sportives visant principalement les garçons semblent peu efficaces globalement tout en étant peu adaptées à la population des filles (Guérandel, 2010). Alors que 51% des filles ont une pratique sportive en France, on constate que ce taux tombe à 32% dans les ZUS (Gasparini & Vieille Marchiset, 2012). Les actions ne prendraient pas assez en compte les particularités et les besoins de ces populations et s’appuieraient uniquement sur le sport dans sa version compétitive et dans une logique occupationnelle (Vieille-Marchiset, 2010). L’analyse de la littérature montre que peu d’enquêtes s’intéressent au vécu des filles qui vivent dans les ZUS et qui ne pratiquent pas de sport. Partant de ce constat, l’UFOLEP et l’Université Paris Descartes ont réalisé une recherche action dans 6 ZUS en France (Lille, Calais, Saint Ouen, Evry, Marseille et Montpellier) entre septembre 2013 et Juillet 2014. En s’appuyant sur une méthodologie qualitative (i.e., entretiens semi-directifs et focus groupes), l’objectif de cette étude était de donner la parole aux filles (n = 105) et aux acteurs locaux du monde sportif (e.g., éducateurs sportifs, professeur d’EPS ; n = 40) afin d’identifier les freins à la pratique sportive. Il s’agissait également de s’intéresser aux expériences plurielles vécues afin de déboucher sur des propositions d’actions plus adaptées aux besoins de ces populations. Les résultats montrent des décalages – parfois importants – entre les filles et les acteurs au niveau des discours et des représentations. Les filles sont conscientes de l’importance de l’activité physique. Cependant la pratique n’est pas vécue comme un moyen d’épanouissement, surtout dans un environnement qui génère de nombreuses contraintes. On observe qu’elles ont très peu de connaissances sur l’impact du sport au niveau de la santé, de la physiologie et de l’anatomie. La fatigue et la douleur sont notamment très mal vécues. Les entretiens mettent également en avant un aspect psychologique qui pourrait être un levier intéressant à exploiter. Les acteurs vont décrire les filles comme passives et subissant un ensemble de freins qui sont souvent exogènes (e.g., structuraux, institutionnels, sociaux, ou culturels). La dimension psychologique et émotionnelle des filles est peu prise en considération par les acteurs. Cet écart, entre les représentations des filles et celles des acteurs, explique en partie que les propositions (ou les formes d’activités) ne soient pas véritablement adaptées à ces populations.

- JONCHERAY Hélène et SUDRE David Maître de Conférences en Sociologie, Docteur en Sociologie.

Titre : La socialisation sportive dans une pratique territorialisée. Le cas des jeunes joueurs de rugby à XV en France

Le rugby présente, au regard des autres sports massivement pratiqués en France, un trait distinctif, dans le sens où il a toujours semblé posséder, voire revendiquer, des particularités liées à son implantation géographique. Son emprise spatiale est, ainsi, reconnue pour être très importante dans le Sud-Ouest. Plusieurs études (Mathieu & Praicheux, 1987 ; Augustin, 1985, 1995 ; Augustin & Joncheray, 2007) ont montré que le rugby concentrait en effet ses effectifs dans la partie méridionale de l’Hexagone. Mathieu et al. expliquent que « l’effet midi renforce la coupure de la France en deux ensembles géographiques bien individualisés. De part et d’autre d’une ligne Le Havre – Marseille s’opposent une France de l’Ouest à forte pratique et une France de l’Est où elle s’exprime avec plus de discrétion » (Mathieu D., Praicheux J. & Volle J.-P., 1992, p. 4). Là où les autres pratiques sportives voient leur développement se propager de façon plus homogène sur l’ensemble du territoire, le rugby conserve, de façon prononcée, son caractère régional : « le rugby reste fortement implanté dans les bastions du Sud et notamment dans les villes moyennes où il participe à la vie sociale, économique et politique de la communauté » (Augustin, 2007, p. 63). Toutefois, le rugby n’est pas le sport le plus pratiqué dans cette partie de la France. Haumont (1995, pp. 51-52) précise que le premier rang revient au football mais que : « cette région était celle où l’on observait le rapport numérique le plus élevé entre l’effectif des pratiquants du rugby et l’effectif des pratiquants de tous les autres sports ».

Si l’histoire du rugby peut expliquer sa diffusion, nous nous posons la question des incidences possibles sur l’engagement des jeunes joueurs en fonction des territoires. En d’autres termes, nous nous demandons si les modalités d’accès à la pratique sont différentes en fonction des régions, si les jeunes joueurs du Sud-Ouest, habitant dans une région dite à « forte pratique », présentent des caractéristiques sociales distinctes de celles des autres joueurs de rugby du même âge, si leurs représentations du rugby et les significations qu’ils lui donnent constituent des éléments facilitateurs de leur engagement.

Les résultats montrent que la spécificité territoriale semble avoir peu d’influence sur la socialisation sportive des joueurs. Et, lorsque des différences sociales sont relevées entre certaines régions, elles ne sont pas distinguées en fonction du caractère dit rugbystique ou non du territoire.


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Demandez le programme!

Programme des communications au Congrès 2015. Nous remercions les futurs intervenants d'avoir manifesté leur intérêt pour communiquer sur leurs travaux. Le RT 31 aura une session spécifique, puis deux sessions communes (RT 1 et RT 15). Vous pouvez retrouver les résumés des communications dans la rubrique "Congrès 2015".

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Appel à communication RT 31 - Sociologie du sport

jeudi 4 décembre 2014, par Charles-Eric Adam

Congrès de l’AFS de Saint Quentin en Yvelines « La sociologie une science contre nature ! » Du 29 juin 2015 au 2 juillet 2015

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Régulation du marché du basket professionnel féminin: une enquête exploratoire

samedi 31 août 2013, par Anaïs Déas (contributeur)

 

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Catégorie: Congrès 2013

La mise à l’épreuve des connaissances scientifiques par les sportifs sur les forums internet : le cas de la « série unique » en musculation, Matthieu Delalandre, GREHSS, laboratoire ACP, EA 3350, Université Paris-Est Marne-La-Vallée

jeudi 29 août 2013, par Patrick Trabal

Introduction

Cette contribution porte sur le processus de mise en débat, au sein des forums spécialisés sur internet, de connaissances scientifiques controversées relatives à une méthode d’entraînement en musculation, la « série unique », promue par certains chercheurs en physiologie du sport. Ceux-ci préconisent une réduction drastique du volume d’entraînement, chaque exercice de renforcement musculaire ne devant être exécuté qu’une seule fois par séance, alors que dans la plupart des méthodes, le sportif exécute plusieurs séries par exercice. Je vais ici défendre l’idée selon laquelle les prises de position des pratiquants dans les débats et les arguments qu’ils mobilisent dépassent largement la seule question de l’efficacité de cette méthode. Je montrerai d'abord que l'accès aux connaissances sur la série unique est à la fois indirect et asymétrique, ce qui contribue à polariser les débats autour de la question de l’utilité de la science pour l’entraînement sportif. Dans un second temps, je m’intéresserai au forum en tant qu’espace permettant de rapprocher et de comparer des expériences vécues. Ce rapprochement permet de totaliser des données relatives aux performances des internautes, ce qui aboutit à la réalisation d’une expertise collective et contradictoire sur l’intérêt de la série unique. Les récits d'expériences font également ressortir des motifs d'engagement et des rapports différenciés à la pratique de la musculation, qui sont plus ou moins compatibles avec l’application des principes de la série unique, puisque cette méthode suppose une réduction importante du temps de pratique.

Méthode

Cette étude s’appuie sur l’analyse qualitative de cinquante et un fils de discussion répartis sur huit sites internet consacrés à la musculation. Après une première lecture de l’ensemble de ce corpus, j’ai réalisé une analyse thématique afin d’identifier et de catégoriser les différents procédés argumentatifs utilisés par les internautes pour convaincre ou justifier leur position à propos de la série unique. Je me suis particulièrement attardé sur les justifications mobilisées par les individus pour appuyer leurs assertions : recours à la science, à l’expérience vécue, aux savoirs diffusés par des entraîneurs, à l’exemple de grands champions, etc. En outre, les individus opèrent régulièrement des retours sur ces différents types de justifications, en les disqualifiant ou au contraire en les légitimant. Nous avons donc également porté le regard sur ce métadiscours, par lequel les acteurs hiérarchisent la force de différents types d’arguments au cours des discussions.

Des conceptions antagonistes des rapports entre science et entraînement

Un accès indirect aux connaissances scientifiques

L’accès aux recherches sur la série unique semble être le plus souvent indirect. Beaucoup de messages pointent vers un site internet, sur lequel Pascal Prévost, chercheur spécialiste en physiologie et biomécanique et préparateur physique, a diffusé et promu en France les études prônant l’utilisation de la série unique en musculation. D’autres sources sont citées, mais elles renvoient toujours, directement ou indirectement, sur le site internet de ce chercheur. Ces intermédiaires donnent accès à une importante littérature scientifique, en fournissant des bibliographies et des extraits d’articles. Bien que la controverse ait donné lieu à la publication de nombreux articles scientifiques visant à réfuter la thèse de l’efficacité de cette méthode, ceux-ci ne sont que très peu cités sur les forums et sur les sites auxquels renvoient les internautes.

Conception scientiste VS pragmatique

La réception, par les pratiquants de musculation, des travaux affirmant l'efficacité des protocoles de musculation à série unique a orienté les discussions vers la question de la validité de ces travaux. Les débats laissent apparaître, de façon plus ou moins tranchée en fonction des intervenants, une position que l’on pourrait qualifier de scientiste, tenue par ceux qui croient en l’efficacité de la série unique et qui accordent du crédit aux travaux scientifiques allant dans ce sens, et une position plus pragmatique, au sens commun du terme, qui relativise ou nie, chez les plus virulents, la possibilité de déduire de ces travaux des procédés d’entraînement efficaces. Pour les partisans les plus convaincus de la série unique, les travaux scientifiques cités font office de preuve.

« Je n'arrive pas a comprendre comment on peut refuser de prendre en compte ces études. 
Moi aussi j'ai toujours cru au series multiples mais il faut se rendre à l'évidence. 

En 2001, 5 études seulement démontraient la supériorité de la série multiple sur la série unique, contre 56 qui montraient que cela n'était pas le cas (Carpinelli, 2001) […].

Les experiences sont là, les résultats aussi et on ne peut pas les ingorer sous pretexte qu'elles vont a l'encontre de ce que l'on pensait.

Si l'augmentation du nombre de série d'un exercice donné n'apporte rien de plus significatif au niveau de l'entraînement alors il est inutile de le précauniser aux sportifs. » (Message édité par Lanvin le 24 mai 20031).

Le fait même que ces études soient « scientifiques » garantit pour l’auteur de ce message le sérieux des conclusions avancées. Ce procédé consistant à citer des sources scientifiques, extrêmement fréquents chez les partisans de la série unique, n’est quasiment pas utilisé chez ses opposants. Bien que des articles scientifiques affirmant la supériorité des séries multiples aient été publiés, nous n’avons relevé que deux messages se référençant à de telles publications. La plupart du temps, on observe chez les détracteurs de la série unique une contre argumentation consistant à relativiser la pertinence des recherches citées. Cette posture peut s’accompagner d’une appropriation du registre de l’expertise, ce qui va de pair avec une disqualification des chercheurs en sciences du sport.

« l etude sur de l impact sur le systeme hormonal du one set comparé au multi set est completement debile
on sais que l acide lactique entraine des hausses enormes de GH2
or si tu fais qu une série de 10 rep il est evident que l acide lactique sera moins present qu avec + de séries
donc l etude tombe parfaitement a l eau ! » (Message édité par Rudy le 23 mai 20043).

Si l’auteur du message précédent reste ciblé sur la critique d’une étude, contestant la science sur son terrain, c’est-à-dire en mobilisant lui-même ses propres connaissances scientifiques, c’est parfois la recherche dans son ensemble qui est dépréciée. Le caractère tangible des connaissances issues de l’expérience des pratiquants et des entraîneurs est alors opposé au caractère incertain et douteux des recherches, comme dans le message ci-dessous.

« Toutes ces études me font bien marrer, elles sont faites par des scientifiques qui n'ont jamais poussé un gramme de fonte sérieusement de leur vie! […]Au lieu de lire des études écrites par des sportifs de bureaux, lisez par exemple Fred Hatfield, Brooks Kubik, Pavel Tastsouline,...ces gars ont une expérience réelle de l'entrainement, et font beaucoup de séries, s'entrainent dur!! » (Message édité par Fred le 24 mai 20034).

L'accès asymétrique aux recherches scientifiques : un facteur pesant sur les débats

Les arguments avancés contre la série unique relèvent souvent d’une connaissance profane des recherches scientifiques. Ils se caractérisent par une réduction et une réinterprétation de ces travaux. En outre, des arguments disqualifiant la science sont fréquemment employés. On peut formuler l’hypothèse selon laquelle les caractéristiques du contexte de discussion que constitue le forum sur internet donnent de « bonnes raisons » (Boudon, 1995) aux acteurs d’adopter une position scientiste ou anti-scientifique, en fonction de leur avis au sujet de la série unique. En effet, le fait que les sources scientifiques facilement disponibles sur internet renvoient toujours à des travaux favorables à la série unique, en dépit de l’existence de nombreuses recherches qui la remettent en cause, constitue sans doute un élément expliquant le fait que les attitudes anti-scientifiques se repèrent exclusivement du côté des opposants à cette méthode. Ce mécanisme de filtrage sélectif contribue ainsi à renforcer la polarisation des débats autour de conceptions plus générales des relations entre science et entraînement.

Le forum : un lieu de rapprochement des expériences vécues, un espace de totalisation de données

Le forum constitue un lieu dans lequel peuvent être rapprochées et comparées des informations qui ne le sont pas en dehors de cet espace virtuel. C’est ainsi que les données consignées dans les cahiers d’entraînement des membres peuvent être partagées, analysées, soumises à la critique afin que chacun puisse améliorer sa propre pratique. À ces données chiffrées s'ajoutent parfois des photographies attestant de la progression des pratiquants. L’exposé de cas, vécus personnellement ou parfois par d’autres, alimente ainsi largement les discussions sur un pôle « expérientiel ». Une lecture attentive des fils de discussion montre que nombreux sont ceux qui affirment avoir testé la série unique après avoir parcouru les forums et les sites internet auxquels ils renvoient.

« apres avoir lu cet article vers le mois de septembre je me suis prete a essayer, malheureusement cela ma fait regresser tant en volume musculaire ( je descendis a 70 kg de pdc avec 33.2 de bras alors que j'avais pese qq mois avt 73 kg avec 34.5 de bras ), j'ai enormement perdu de force , moi qui avait passe 10x60 kg au DC vers le mois de mars 2002 et je ne les faisais plus ! » (Message édité par Rudy le 24 mai 20035).

« Les résultats sont très bon avec cette méthode, j'ai très bien progressé l'hiver dernier en prise de masse en utilisant cette technique.

En revanche, t'as intérêt à avoir un nerveux à toute épreuve, moi ça m'a mis sur la carreau au bout de 4 mois.

Je pense que c'est à utiliser avec parcimoni pour relancer une éventuelle stagnation.
Mais oui, 1 série est autant productif que 3 ou 4 ou N séries » (Message édité par Sébastien le 5 mars 20076).

La fréquentation des forums a motivé des pratiquants à tester la série unique. Les interactions en ligne les amènent parfois à faire évoluer leurs pratiques, mais, à l’instar de ce que l’on peut observer dans la littérature scientifique sur le sujet (Delalandre, sous presse), il semble difficile, voire impossible, de dégager un consensus sur les effets de la méthode.

Les performances et les photographies des internautes font l’objet d’un travail d’interprétation visant à déterminer dans quelle mesure elles sont liées à la (ou les) méthode(s) de musculation qu’ils utilisent. Ainsi, lorsque les partisans de la série unique mettent en avant leur propre réussite ou celle d’autres pratiquants, les détracteurs attribuent cette réussite à d’autres facteurs. Par exemple, un argument parfois utilisé consiste à présenter l’individu comme un pratiquant avancé qui, avant d'utiliser la série unique, s’est entraîné pendant longtemps en utilisant des méthodes classiques à séries multiples. L’un des internautes affirme par exemple que « Pour l instant a part qq un avec 20 ans d entrainement on a aucune reussite en LV7 » (Message édité par Rudy le 17 mai 20048). Inversement, ceux qui affirment que la série unique est inefficace se voient reprocher de s’être mal entraînés (notamment en ne poursuivant pas chaque série jusqu’à l’échec musculaire, condition, pour beaucoup, de l’efficacité de cette méthode). Entre les positions extrêmes, des avis nuancés se manifestent également (le message d’olivier coëzy ci-dessus).

Les membres des forums se livrent ainsi à une véritable expertise contradictoire. Ils testent ces connaissances nouvelles, les confrontent à leur expérience et à celle de dizaines d’autres pratiquants. Les expériences de chacun sont passées au crible et la dispute porte alors sur les facteurs permettant d’expliquer les résultats exposés. Des interprétations divergentes des faits sont toujours susceptibles d’alimenter l’argumentation des uns et des autres.

L'expérience vécue en musculation : rapport instrumental ou hédonique à l'entraînement

La série unique n’est pas seulement jugée en termes d’efficacité, et la mise en parallèle des différentes méthodes met en jeu d'autres considérations. L’analyse des discours dévoile des rapports différenciés entretenus par les pratiquants à leur activité en salle de musculation. Certains affirment rechercher le meilleur rapport entre le temps dépensé pour l’entraînement et les effets obtenus. D’autres, tout en cherchant à progresser, ne voient pas dans cette activité qu’un moyen pour se muscler ou être plus performant. Ces pratiquants, qui affirment aimer « pousser de la fonte », se disent soucieux des sensations liées à leurs entraînements. Ainsi, alors que les premiers veulent avant tout maximiser les bénéfices de leur pratique, les seconds sont aussi en quête de « sensations » liées au plaisir de l’effort musculaire et recherchent la « congestion »9 consécutive à l’exercice. « Comment peut-on être satisfait en ne vivant sa passion que 30min./semaine ? » (Message édité par JMPower le 14 novembre 200310) demande un internaute, rappelant la faible durée d'une séance de type « série unique ». Deux types de rapport à la pratique de la musculation peuvent ainsi être mis en lumière. Le premier peut être qualifié d’utilitaire puisque la musculation est essentiellement un moyen pour entraîner son corps et améliorer ses qualités physiques, qu’il s’agisse de progresser dans un sport sollicitant la force musculaire, de se forger un corps plus beau parce que plus musclé, ou encore simplement de s’entretenir en faisant de l’exercice. Qu’ils soient ou non convaincus par l’efficacité de la série unique, ceux qui entretiennent ce type de rapport à leur pratique de la musculation sont à la recherche des méthodes dont le rapport coût/effets obtenus est le plus intéressant. D’autres pratiquants au contraire affirment voir dans cette activité sa propre finalité. Même quand s’y mêlent des motivations d’ordre plus utilitaire (devenir plus fort), ce deuxième type de rapport à la pratique de la musculation laisse peu de prise aux arguments en faveur de la série unique. L’entraînement implique chez eux une dimension hédonique, l’effort musculaire devenant source de plaisir. La mise en œuvre de la série unique paraît dès lors contradictoire avec cette dimension hédonique de la pratique. Ce constat mériterait d’être mis à l’épreuve d’autres cas de mise en débat d’innovations techno-scientifiques dans le sport.

Conclusion

J’ai cherché ici à questionner les formes de réception et de mise en débat, sur les forums, de connaissances scientifiques controversées, en m’intéressant au cas de la musculation. L’analyse montre que les pratiquants développent une véritable expertise « profane ». Cette expertise se rapproche de celle observée sur les forums médicaux en ce qu’elle discute les connaissances scientifiques, en les confrontant à des expériences vécues et à des savoirs pratiques (Broca et Koster, 2011). L’observation d’une telle scission dans le rapport que les pratiquants entretiennent à la science vient appuyer et enrichir les thèses développées dans d’autres travaux, qui avait mis en évidence un clivage entre une conception pragmatique de la construction des savoirs sur l’entraînement sportif et une conception plus scientiste et académique au sein des formations des intervenants en sport et en éducation physique (Terral, 2003), ainsi que dans le domaine de la recherche appliquée à l’entraînement sportif (Collinet et Terral, 2006). Cette étude m’a permis de mettre en lumière l’une des causes de ce clivage sur un terrain spécifique. Il en effet lié au fait que les résultats scientifiques sur la série unique ont été réceptionnés de façon asymétrique par les pratiquants de musculation. Il faut toutefois souligner que la position des individus dans les débats n’est pas figée a priori. La mise à l’épreuve de la série unique (à la fois sur un plan théorique et expérientiel) peut amener des transformations de leurs conceptions et de leurs pratiques.

Par ailleurs, les discussions engagent des connaissances théoriques, des savoirs expérientiels, mais aussi des motifs de pratique différenciés. Ainsi, une pratique uniquement instrumentale de la musculation est compatible avec la mise en application de la série unique, qui vise à réduire la durée des entraînements pour une efficacité comparable. Au contraire une pratique plus hédonique de la musculation s’accommode mal de cette méthode puisque le fait de passer du temps à s’entraîner est alors en soi une source de plaisir pour les pratiquants. Dans les discussions électroniques, les individus construisent ainsi un espace de variation dans lequel les travaux scientifiques en faveur de la série unique sont mis à l’épreuve et discutés collectivement à travers différents registres d’argumentation.

Pour conclure, ce travail initie un projet plus vaste, relatif à la diffusion des connaissances scientifique dans le monde sportif. J’envisage d’explorer deux voies : la première vise à analyser les formes de perception et de mise en discussion de la science, de façon plus générale, sur les forums et la seconde à prendre comme objet les formes de circulation des savoirs scientifiques dans le monde sportif, en mobilisant et en enrichissant des proposions théoriques antérieures.

Références

Boudon R. 1995. Le Juste et le Vrai. Études sur l’Objectivité des Valeurs et de la Connaissance. Paris : Fayard.

Broca S. et Koster R. 2011. Les réseaux sociaux de santé. Communauté et co-construction de savoirs profanes. Les Cahiers du Numérique, 7(2), 103-116.

Collinet C. et Terral P. 2006. Une controverse scientifico-technique dans le monde du sport : le cas de l’électrostimulation. Sociétés Contemporaines, 64, 67-93.

Delalandre M. (sous presse). La musculation en question. Série unique ou séries multiples pour l'augmentation de la force des sportifs ?. In Collinet C., Terral P., Sport et controverses, Edition des Archives Contemporaines.

Terral P. 2003. La question de la construction des savoirs au sein de la « communauté éducation physique et sportive ». STAPS, 62, 75-88.

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La lutte antidopage au niveau international : des asymétries de prises

mercredi 28 août 2013, par DEMESLAY Julie (contributeur)

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L’intervention des coachs sportifs en entreprise : regard critique

mercredi 24 juillet 2013, par Barbusse Béatrice (contributeur)

Béatrice Barbusse

Maître de conférences en sociologie

Largotec (Laboratoire de recherche sur la Gouvernance),

Pres Paris-Est, AEI, UPEC (Université Paris Est Créteil)

 

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Journée d'étude SOI (Université de Toulouse) - 22 et 23 mais 2013

mercredi 27 mars 2013, par Patrick Trabal

Face à la diversité des questions posées par l’évolution des dispositifs de prévention et d’éducation sanitaires relatifs aux injonctions liées à la nutrition, aux soins des patients, aux préoccupations de lutte conte les inégalités sociales en matière de santé, et, plus largement, aux formes de mobilisations politiques et sociales contre la sédentarité, les journées d’études « Corps, Sport, Santé, Société » proposent des moments d’échanges autour de résultats de recherches récents produits dans ces domaines respectifs et l'étude de leurs interconnexions. Les travaux présentés s'attachent à relier les différents objets aux transformations les plus fondamentales qui caractérisent les modes de vie contemporains, les interactions sociales, les organisations qui les régulent et les variations culturelles et historiques des formes d’éducation sanitaire, comme des politiques de gouvernement des corps. 

Quatre axes principaux organisent ces Journées d’études :
-­ Dispositifs mobilisés dans l'éducation du patient. Étude des préconisations induisant une transformation des habitudes de vie alimentaires et physiques.
-­ Inégalités sociales de santé.  Méthodologies d’évaluation des politiques publiques visant à corriger ces inégalités sociales sous l’angle d’une prise en charge collective des vulnérabilités.
-­ Campagnes d’éducation pour la santé. Évolution des formes de mobilisation des populations dans la promotion de modes de vie physiquement actifs.
-­ Action publique, territorialisation et prévention sanitaire.  Médiatisation et modalités de « gouvernance » des politiques de santé publique. Forme d’organisation.

Chaque axe de recherche est présenté sur une 1/2 journée. Des chercheurs invités exposent leurs travaux en relation avec  les thèmes concernés, suscitant la  discussion, puis jouent ensuite un rôle de discutant des présentations faites à partir des programmes de recherches réalisés par l’équipe Prissmh‐SOI.

MERCREDI 22 MAI : 9h00 – 12h00 : L'éducation du patient et la transformation des habitudes de vie alimentaires et physiques.

Responsable : Jean Paul Génolini, Prissmh-­SOI, Toulouse III
Invitée : Sylvie Fainzang (Directrice de recherche à l'Inserm)
Discutante : Maïté Tauber, (PUPH, CHU Toulouse)

MERCREDI 22 mai : 14h00 – 17h00 : Prévenir, réduire et évaluer les Inégalités Sociales de Santé
Responsable : Nadine Haschar-­Noé, Prissmh-­Soi, Toulouse III
Invité :  Gilles Vieille-­Marchiset (PR, Université de Strasbourg),
Discutante : Maïté Tauber, (PUPH, CHU Toulouse)

JEUDI 23 MAI : 9h00 – 12h00 : Évolution des dispositifs d’éducation pour la santé et formes de mobilisation des populations -­
Modes de Vie actifs (sportifs) et Santé (MODACSANT)

Responsable : Yves Moralès, Prissmh-­SOI, Toulouse III
Invité : Luc Berlivet (chargé de recherches au CNRS – CERMES)

JEUDI  23 MAI : 14h00-­17h00: Action publique, territorialisation et prévention sanitaire : médiatisation et gouvernance des politiques de santé publique

Responsable  : Nadine Haschar Noé, Prissmh-­SOI, Toulouse III

Invité : Jérémie Nollet (Lassp, IEP, Toulouse 1)
Discutante : Anne Mayère (Certop, équipe Ecorse, Toulouse III)


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Appels à communication

jeudi 21 février 2013, par Patrick Trabal

L’essor de la sociologie du sport conduit à favoriser les échanges entre les chercheurs évoluant dans ce champ mais aussi à leur proposer des discussions avec d’autres sociologues. C’est la raison pour laquelle, le prochain congrès de l’AFS qui se tiendra à Nantes en septembre 2013 apparaît comme une opportunité de poursuivre des échanges avec des sociologues travaillant sur d’autres thématiques. Plusieurs sessions sur des thématiques seront donc organisés conjointement avec d’autres Réseaux Thématiques : les discussions entreprises lors du précédent congrès se poursuivront avec nos collègues des RT1 (« Savoirs, travail, professions ») et ceux du RT 19 (« Santé, Médecine, Maladie et Handicap »). Nous échangerons avec les sociologues évoluant dans le RT 30 Sociologie de la gestion »).
 Nous garderons quelques sessions plus généralistes sur la sociologie du sport et des activités physiques. L’appel est très ouvert et les communications peuvent prendre plusieurs formes : une discussion théorique sur la pertinence des différents paradigmes mobilisés pour saisir un objet touchant au sport, à l’EPS, aux APS, une mise en perspective socio-historique, un état des lieux sur une question donnée, la présentation d’une enquête permettant de produire de nouvelle connaissance pour la sociologie, une réflexion sur les méthodes.


 Les propositions de communication concernant le seul RT31 (Sociologie du sport et des activités physiques et sportives ») devront parvenir fin février 2013 à Patrick Trabal (ptrabal@u-paris10.fr) en précisant dans le sujet du mail RT31.
Toute proposition doit comporter un résumé court (1 500 signes espaces compris) qui apparaîtra dans les actes du colloque et un texte de 3000 signes sur la base duquel seront effectués l’expertise et le choix des communications retenues.
Si la proposition est acceptée, le(s) auteur(s) s’engage(nt) à fournir un texte pour le 30 juin, qui permettra aux animateurs de la session de préparer la discussion.


Pour les propositions concernant les sessions jointes, merci de vous reporter aux autres appels :

Appel à communication dans le cadre d'une session jointe avec le RT 1 (Savoirs, Travail Professions)

- Appel à communication dans le cadre d'une session jointe avec le RT 19 (Santé, Médecine, Maladie et Handicap)

- Appel à communication dans le cadre d'une session jointe avec le RT 30  (Sociologie de la gestion)

- Appel à communication dans le cadre d'une session jointe avec le GT41(Corps, Technique et Société)

 


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Appel à communication dans le cadre d'une session jointe avec le GT41 ( Corps, techniques et société )

samedi 8 décembre 2012, par Patrick Trabal

Une session commune entre le GT41 (« Corps, techniques et société ») et le RT31 (« Sociologie des activités physiques et sportives ») permettra de croiser les orientations développées par nos deux groupes de réflexion.

Il s’agira par exemple de s’interroger sur la question des techniques liées à une recherche de domination dans les épreuves sportives, qu’elles impliquent le corps de manière interne (anabolisants, hormones de croissance, béta-bloquants, thérapie génique…) ou externe (combinaisons « high tech », technologies de pointe en matière de prothèses handisports…). Le thème du dopage et celui d’une incorporation liée à l’amélioration des performances pourront donc être sollicités, avec les enjeux institutionnels qu’ils suscitent, en particulier en termes d’interdit et de dépistage, de tolérance ou d’agrément.

Il pourra encore s’agir de se pencher sur les techniques du corps en termes d’efficacité. Que signifie, d’un point de vue social et culturel, le fait qu’une technique corporelle soit plus efficace qu’une autre et permette d’asseoir une domination sur l’adversité (techniques de jeu, coordination motrice…) ?

Les communications pourront enfin porter sur des thématiques autres que celle de la domination, à condition qu’elles soient en rapport avec les attentes transversales d’une session commune reliant corps, techniques et APS sous l’angle des sciences sociales.

 Modalités de soumission des propositions

Les propositions de communication devront indiquer : nom, prénom, adresse électronique, institution d'attache du ou des auteur(s)

Toute proposition doit comporter un résumé de 3000 signes.

Elles devront parvenir au plus tard le 15 février2013, à Caroline Moricot (Caroline.Moricot@univ-paris1.fr) du GT41 et à Thierry Lesage (t.lesage@hotmail.fr) pour le RT31 en précisant dans le sujet du mail Proposition GT41/RT31


Catégorie: Congrès 2013

Appels à communication

vendredi 16 novembre 2012, par Patrick Trabal

L’essor de la sociologie du sport conduit à favoriser les échanges entre les chercheurs évoluant dans ce champ mais aussi à leur proposer des discussions avec d’autres sociologues. C’est la raison pour laquelle, le prochain congrès de l’AFS qui se tiendra à Nantes en septembre 2013 apparaît comme une opportunité de poursuivre des échanges avec des sociologues travaillant sur d’autres thématiques. Plusieurs sessions sur des thématiques seront donc organisés conjointement avec d’autres Réseaux Thématiques : les discussions entreprises lors du précédent congrès se poursuivront avec nos collègues des RT1 (« Savoirs, travail, professions ») et ceux du RT 19 (« Santé, Médecine, Maladie et Handicap »). Nous échangerons avec les sociologues évoluant dans le RT 30 Sociologie de la gestion »).
 Nous garderons quelques sessions plus généralistes sur la sociologie du sport et des activités physiques. L’appel est très ouvert et les communications peuvent prendre plusieurs formes : une discussion théorique sur la pertinence des différents paradigmes mobilisés pour saisir un objet touchant au sport, à l’EPS, aux APS, une mise en perspective socio-historique, un état des lieux sur une question donnée, la présentation d’une enquête permettant de produire de nouvelle connaissance pour la sociologie, une réflexion sur les méthodes.


 Les propositions de communication concernant le seul RT31 (Sociologie du sport et des activités physiques et sportives ») devront parvenir fin février 2013 à Patrick Trabal (ptrabal@u-paris10.fr) en précisant dans le sujet du mail RT31.
Toute proposition doit comporter un résumé court (1 500 signes espaces compris) qui apparaîtra dans les actes du colloque et un texte de 3000 signes sur la base duquel seront effectués l’expertise et le choix des communications retenues.
Si la proposition est acceptée, le(s) auteur(s) s’engage(nt) à fournir un texte pour le 30 juin, qui permettra aux animateurs de la session de préparer la discussion.


Pour les propositions concernant les sessions jointes, merci de vous reporter aux autres appels :

Appel à communication dans le cadre d'une session jointe avec le RT 1 (Savoirs, Travail Professions)

- Appel à communication dans le cadre d'une session jointe avec le RT 19 (Santé, Médecine, Maladie et Handicap)

- Appel à communication dans le cadre d'une session jointe avec le RT 30  (Sociologie de la gestion)

- Appel à communication dans le cadre d'une session jointe avec le GT41(Corps, Technique et Société)

 




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Edito

 

Notre RT poursuit sa route en se fixant deux rendez-vous importants pour l’année 2013.

D’une part, une journée d’étude dans lequel on croisera les regards entre sociologie du sport et sociologie du travail. Celle-ci aura à l’UFR STAPS de l’Université Paris Ouest Nanterre, le 8 janvier 2013. L’argument de cette journée et la fiche d’inscription (elle est gratuite mais nécessaire pour des questions de logistique) sont disponibles ici.

D’autre part, comme tous les RT, nous préparons le prochain congrès de l’Association Française de Sociologie qui aura lieu en septembre prochain à Nantes. Nous vous invitons à consulter les différents appels à communication et à y répondre avant le 15 janvier prochain.

En espérant avoir le plaisir de discuter avec vous…

A bientôt !

 

Patrick Trabal,

Responsable du Réseau

CERSM (EA 2931)


Catégorie: Vie du Réseau | aucun rétrolien

Appel à communication dans le cadre d'une session jointe avec le RT 30 (Sociologie de la gestion)

Compétitions, performances et dominations

 

La session conjointe organisée par les réseaux thématiques 30 et 31 a pour dessein d’engager un dialogue entre sociologues de la gestion et sociologues du sport ou plus largement entre les chercheurs qui s’intéressent à la rencontre de ces deux champs, le croisement des regards étant très profitable, car appréhender les évolutions actuelles du sport, c’est nécessairement tenir compte de sa gestionnarisation dans le discours comme dans les actes. Le discours managérial est empreint d’une terminologie directement issue de la sphère sportive (la compétition, la performance, l’esprit d’équipe, etc.). Par ailleurs, les « valeurs » du sport sont exaltées dans le monde de l’entreprise. Le sport en entreprise à des fins de gestion des ressources humaines a également connu un important développement ces vingt dernières années. Mais au-delà du sport en entreprise, c’est le vaste processus de professionnalisation du sport qui interroge à la fois son organisation, sa gouvernance et ses nouveaux modes de gestion. Sans être limitatif, plusieurs pistes de réflexion semblent envisageables pour cette session conjointe.

 

La question de l’instrumentalisation du modèle sportif, notamment à des fins managériales, gestionnaires, peut être un angle d’attaque à privilégier, tant les exemples sont nombreux. C’est par exemple le recours incessant aux valeurs du sport dans le travail qui peut être abordé, où l’imaginaire sportif se voit transposé dans le domaine du travail, mais aussi la mobilisation de plus en plus fréquente d’acteurs du sport (entraineurs, athlètes, etc.) comme consultants en entreprise (et donc comme modèles dans le management moderne). C’est aussi l’intégration du sport dans la gestion des ressources humaines afin de gérer la santé des salariés, de construire une cohésion d’équipe, de récompenser les meilleurs éléments, de redynamiser les demandeurs d’emploi, etc. Par ailleurs, en quoi le capital sportif et/ou corporel peut-il être prégnant dans l’accès à l’emploi ou la carrière individuelle ?

 

La gestionnarisation du sport est également un aspect qui pourra être abordé. En effet, la professionnalisation récente des organisations sportives a profondément bouleversé le modèle associatif et amateur qui caractérisait leur fonctionnement, créant un véritable marché. Cette nouvelle réalité interroge la manière dont cohabite le sport professionnel et le sport amateur, mais aussi comment de nouveaux modes de management ont été impulsés dans les organisations sportives (et les résistances qui ont été rencontrées). C’est bien la question du changement dans les organisations sportives (professionnelles et amatrices) qui est posée, à la fois d’un point de vue organisationnel, managérial et culturel. Un autre aspect peut concerner les transformations récentes de l’administration publique du sport qui, en s’inscrivant dans une forme de new public management, transforme en profondeur l’administration sportive.

 

Placé au centre des débats pour le congrès de Nantes, le thème des « dominations » interroge fortement les évolutions du sport moderne. Comment la financiarisation du sport participe-t-elle à la création de nouvelles inégalités (entre les continents, les pays, les sports plus ou moins médiatisés, et les athlètes) ? En quoi l’organisation du sport moderne mobilise-t-elle une foule de travailleurs précaires, par exemple dans les méga-événements ? La thématique de la domination renvoie également à des inégalités de classe et de genre, qui se retrouve pleinement dans l’organisation et la gestion du sport. Il s’agirait par exemple de comprendre comment les mécanismes de domination se reproduisent-ils voire se renouvellent-ils dans le champ sportif ?

 

Les propositions de communication (3500 à 5000 signes) sont à envoyer avant le 15 février2013, en indiquant obligatoirement votre nom-prénom, RT31-30 dans l’intitulé du fichier à :

rt30@free.fr et yohann.rech@univ-rennes2.fr

 

La sélection des communications sera menée de façon conjointe entre les RT30 et 31 et le Comité scientifique informera les auteurs avant le 15 février 2013, afin qu’ils livrent leur communication finale au plus tard le 15 juin 2013.

 


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Appel à communication dans une session jointe avec le RT 19 (« Santé, Médecine, Maladie et Handicap »)


Au carrefour de la sociologie du sport et de la sociologie de la santé, le présent appel à communication se propose d’interroger les liens qui se tissent entre les activités physiques et sportives et les pratiques sanitaires qui peuvent être analysés sous l’angle de la domination. Comment cette perspective analytique traverse les champs de recherche susmentionnés et régit les expériences individuelles ? Animée par des tensions plurielles, l’interface entre pratiques du sport et « bonne santé » résonne des potentialisations et des articulations multiples, en constante mutation, tout en révélant l’impact des inégalités sociales sous-jacentes.

Ainsi, les complémentarités qui se tissent entre mondes médicinaux et pharmacologie mettent à l’épreuve le principe du sport « pour tous ». Enjeux de démocraties sanitaires et sportives se donnent la main comme en témoignent les pratiques sportives de personnes concernées par la maladie chronique, l’obésité, le handicap le grand âge ou la compétition. Comment s’opère la gestion du capital santé au sein des pratiques sportives de ces populations ? Qu’en est-il des répartitions sociales de ces pratiques en fonction du genre, des origines culturelles ou encore des catégories socioprofessionnelles ? Dans quelle mesure l’irruption de la question des activités physiques et sportives dans le champ des pratiques sanitaires interroge leur épaisseur inégalitaire ?

Force est de constater que les politiques publiques en matière de santé incluent de manière régulière les activités physiques et sportives dans une perspective qui se veut tantôt thérapeutique tantôt préventive. La lutte contre les troubles nutritionnels, les campagnes préventives contre les troubles cardio-vasculaires, la prise en charge des certaines affections de longue durée ou encore les pratiques rééducatives en attestent. Comment ces usages du sport sont-ils justifiés dans une perspective qui tendrait à combattre les inégalités sociales ? A quels fondements médicaux sont-ils rattachés ? Comment sont-ils institutionnalisés et articulés à des logiques de responsabilité individuelle, de responsabilisation ou même de culpabilisation ?

A un niveau plus microsociologique, la santé des sportifs peut questionner ses contours inégalitaires. Comment s’opère la gestion de la performance à travers le recours aux produits psychostimulants ou anabolisants ? Qu’en est-il des questions d’accès et d’interdiction à ces produits ? Comment les modalités d’encouragement, d’encadrement et de sanction de ces pratiques s’articulent aux problématiques d’usages détournés de médicaments et quelle est la place des inégalités sociales dans des telles interrogations ? Que peut-on dire des processus de médicalisation de carrières des sportifs et de leurs critiques ?

Les interrogations mentionnées ci-dessus évoquent les usagers « pluriels » du sport et leur rapport à la santé qui vont de pair. Peut-on parler de cartographie socialement différenciée des pratiques sportives qui résonneraient de perceptions de la santé spécifiques et d’un certain type de rapports au corps ? Comment logiques capacitaires et inégalités sociales s’articulent-elles autour de ces questions ? Dans quelles conditions les analyses des liens entre santé et sport peuvent-elles se passer de lectures en termes de « domination » ?

La sélection des communications sera menée de façon conjointe entre les RT19 et 31.

 

Modalités de soumission des propositions

Les propositions de communication devront indiquer : nom, prénom, adresse électronique, institution d'attache du ou des auteur(s)

Toute proposition doit comporter un résumé court (1 500 signes espaces compris) qui apparaîtra dans les actes du colloque et un texte de 3000 signes sur la base duquel seront effectués l’expertise et le choix des communications retenues.

Les propositions devront parvenir au plus tard le 15 février 2013, à Anastasia Meidani (ameidani@univ-tlse2.fr) du RT19 et à Patrick Trabal (ptrabal@u-paris10.fr) pour le RT31 en précisant dans le sujet du mail RT19/RT31

Si la proposition est acceptée, le(s) auteur(s) s’engage(nt) à fournir un texte pour le 30 juin, qui permettra aux animateurs de la session de préparer la discussion.


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Appel à communication dans le cadre d'une session jointe avec le RT 1 (Savoirs, Travail Professions)

Rapports de domination entre les groupes professionnels dans le monde sportif.

Cette session se propose d’examiner les rapports de domination entre les groupes professionnels dans le monde sportif et plus particulièrement sur le sport de haut niveau.

Parce que les activités sportives ne sont pas toutes au même stade de développement et ne connaissent pas des niveaux identiques de division du travail, parce que le sport de haut niveau fait intervenir de gros enjeux en termes de visibilité médiatique et en termes financiers, parce la régulation par l’Etat s’imbrique souvent avec celle du marché, mais surtout parce qu’il existe de nombreux espaces de concurrence entre des acteurs qui revendiquent des territoires professionnels aux frontières poreuses et instables, le monde sportif est un véritable laboratoire d’analyse des rapports de domination entre les groupes professionnels. 

On peut penser, par exemple, aux activités de préparation physique ou psychologique dont l’exercice est revendiqué par différentes professions, certaines issues du corps médical, d’autres du monde sportif, mais aussi aux métiers du conseil avec les avocats,  les agents de sportifs…  

De manière plus large, cette session est ouverte aux diverses modalités que peuvent revêtir les rapports de domination, que ce soit dans les relations entre professionnels, ou avec les pratiquants amateurs, ou avec le public.  Une attention particulière pourra être portée à la manière dont le langage de la passion, du don de soi, du désintéressement, volontiers cultivé dans le monde du sport, peuvent servir de légitimation à l’instauration de formes bien particulières de domination qui se manifestent dans certains groupes professionnels à travers la précarité du travail, les rémunérations insuffisantes, les conditions de travail pénibles, l’exposition aux risques, le manque de protection sociale. On pourra également analyser la manière dont l’éthos de la compétition peut contribuer à valoriser ou légitimer dans les métiers du sport des pratiques marquées par la domination, et à modeler des comportements de dominés produits par l’intériorisation de ces principes. Inversement, la professionnalisation d’activités sportives peut offrir des opportunités de carrière et de trajectoire sociale ascendante à des membres des classes dominées, devenant instrument de leur émancipation. L’ensemble de ces dimensions pourront être abordées soit à partir de cas français, soit dans une perspective internationale.

Modalités de soumission des propositions

Les propositions de communication devront indiquer : nom, prénom, adresse électronique, institution d'attache du ou des auteur(s)

Toute proposition doit comporter un résumé de 3000 signes.

Elles devront parvenir au plus tard le 15 février2013, à Charles Gadéa (charles.gadea@uvsq.fr) du RT19 et à Fabrice Burlot (fabrice.burlot@insep.fr) pour le RT31 en précisant dans le sujet du mail Proposition RT1/RT31


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Journée d'étude - Sociologies du travail, sociologies du sport : état des lieux et débats - 8 janvier 2013 (Univ. Paris Ouest Nanterre - UFR STAPS)

mercredi 14 novembre 2012, par Patrick Trabal

Depuis plusieurs années, le RT 31 de l’AFS organise des sessions
permettant aux sociologues du sport de dialoguer avec des
sociologues du travail. Nous proposons aujourd’hui une journée
d’étude permettant d’étudier les conditions de production
sociologique sur cette thématique.
D’autres rencontres sur ce sujet ont déjà eu lieu à Lille (Sport et
travail, décembre 2007) et à Strasbourg (Le sport au travail,
mars 2010). Le regard proposé est un peu différent puisqu’il
consiste à interroger la pratique même du sociologue lorsqu’il
inscrit sa recherche sur le sport dans la « sociologie du travail ».
Pour ce faire, notre groupe a contacté les différents laboratoires
STAPS en recensant les équipes et les chercheurs qui
revendiquent l’inscription de leur activité de recherche dans « la
sociologie du travail ». Un enjeu de cette journée sera
précisément de restituer les résultats de cette enquête et de les
interroger collectivement.
Cette journée d’étude s’organisera autour de deux moments
distincts que nous souhaitons avant tout propices aux échanges
et à la discussion.
Le premier visera à restituer de façon « brute » les résultats de
l’enquête en répondant à une série de questions : combien de
chercheurs déclarent travailler sur cette thématique ? D’où
viennent-ils géographiquement ? Travaillent-ils ensemble ?
Inscrivent-ils plus leurs recherches sur les professions, l’activité
professionnelle, l’organisation ? Quels sont les auteurs convoqués
dans ces travaux ? La discussion sur ces premiers résultats
pourrait interroger les conditions sociales de cette activité
scientifique mais aussi les forces et les faiblesses de cette
totalisation, les opérations de regroupements et de mises en
équivalence. Cette présentation de nos résultats d’enquête sera
discutée par des sociologues du sport s’intéressant au travail et
par un sociologue du travail s’intéressant au sport afin d’ouvrir le
débat et d’engager une discussion approfondie avec l’ensemble
des participants.
Le deuxième moment visera une description plus fine à travers
des présentations ciblées sur deux aspects qui nous paraissent
particulièrement propices au croisement des regards entre
différents chercheurs aux orientations théoriques et
méthodologiques différentes sur un objet a priori similaire : « le
travail sportif ». Premièrement, des chercheurs exposeront la
manière dont les sociologues du sport construisent leurs objets et
formalisent leurs méthodes d’investigation : quels sont les
matériaux « recueillis » ? Quelles sont les contraintes d’enquête,
de financement, de restitution de ces recherches ? Dans quelle
mesure peut-on comparer les résultats de ces recherches ?
Deuxièmement, d’autres chercheurs viendront exposer la
manière dont certains concepts issus de la sociologie du travail
sont mobilisés dans le champ du sport. Comment se déclinent les
tensions théoriques classiques dans ce champ particulier ?

Organisation de la journée

9h45 - 10h – Accueil
Introduction de Patrick Trabal (CERSM, Université Paris Ouest),
responsable du RT 31
10h30 - 12h30 – Panorama, cartographie et
réseaux
Présentation des résultats de l’enquête : Yohann Rech et Elodie
Paget (VIP&S, Université Rennes 2)
Discussion avec :
- William Gasparini (E3S, Université de Strasbourg)
- Olivier Martin (sous réserve, CERLIS, Université Paris
Descartes)
Echange avec la salle
12h30 - 13h30 – Repas
13h30 - 15h15 – Axes de recherche, terrains et
méthodes
Présentation des résultats de l’enquête : Patrick Trabal (CERSM,
Université Paris Ouest), Thierry Lesage (GEPECS, Université Paris
V), Fabien Merlaud (PRISSMH, Université de Toulouse)
Discussion avec :
- Vérène Chevallier (sous réserve, CMH, Université Paris 12)
- Jean-Marc Weller (LATTS, CNRS)
Echange avec la salle

15h30 - 17h15 – Compétence, formation,
professionnalisation
Présentation des résultats de l’enquête : Dominique Bret (CIAMS,
IUFM Paris), Sandrine Knobé (E3S, Université de Strasbourg),
Fabrice Burlot (CIAMS, INSEP)
Discussion avec :
- Fabien Ohl (ISSUL, Université de Lausanne)
- Didier Demazière (CSO, CNRS)
Echange avec la salle

17h15 - 17h30 – Conclusion de la journée

Inscription à la journée d’étude
La journée d’étude est gratuite et ouverte à tous. Il est en
revanche nécessaire de s’inscrire avant le 15 décembre 2012 par
mail (pagetelodie@gmail.com) en précisant si vous assisterez à
l’ensemble de la journée et si vous participerez au repas de midi
(repas universitaire sur place).


Catégorie: Journée d'études | aucun commentaire | aucun rétrolien

Lorsque les internautes sportifs expriment leurs craintes à propos de leurs consommations de produits

lundi 4 juillet 2011, par Charles-Eric Adam, Henrique Rodas, Cédric Dechef (contributeur)

Auteurs : ADAM Charles-Eric, DECHEF Cédric, RODAS Henrique

CERSM (EA 2931) / Univ. Paris Ouest Nanterre

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Catégorie: SC RT 19 (Santé, Médecine, Maladie et Handicap) | aucun commentaire

Cumul des statuts, cumul des usages du corps et santé. le cas des sports équestres et des courses hippiques

samedi 2 juillet 2011, par Fanny Le Mancq (contributeur)

Auteurs : Fanny Le Mancq, Vérène Chevalier

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Catégorie: SC RT 19 (Santé, Médecine, Maladie et Handicap) | aucun commentaire

La désobéissance civile - le cas de Mexès

samedi 25 juin 2011, par Henrique Rodas (contributeur)

Auteur : Rodas Henrique, CERSM, Univ. Paris Ouest Nanterre

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Catégorie: Sessions internes au RT 31 | aucun commentaire

Quelle(s) mobilité(s) des étudiants inscrits en STAPS. Le cas de l’Université de Strasbourg.

lundi 20 juin 2011, par Sandrine Knobé (contributeur)

Guillaume ERCKERT, Claudine FABER, Sandrine KNOBÉ, Bernard MICHON

Université de Strasbourg, Réseau de recherche Politiques et dynamiques des territoires

 

 

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Catégorie: Sessions internes au RT 31 | aucun commentaire

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