Compétitions, performances et dominations

 

La session conjointe organisée par les réseaux thématiques 30 et 31 a pour dessein d’engager un dialogue entre sociologues de la gestion et sociologues du sport ou plus largement entre les chercheurs qui s’intéressent à la rencontre de ces deux champs, le croisement des regards étant très profitable, car appréhender les évolutions actuelles du sport, c’est nécessairement tenir compte de sa gestionnarisation dans le discours comme dans les actes. Le discours managérial est empreint d’une terminologie directement issue de la sphère sportive (la compétition, la performance, l’esprit d’équipe, etc.). Par ailleurs, les « valeurs » du sport sont exaltées dans le monde de l’entreprise. Le sport en entreprise à des fins de gestion des ressources humaines a également connu un important développement ces vingt dernières années. Mais au-delà du sport en entreprise, c’est le vaste processus de professionnalisation du sport qui interroge à la fois son organisation, sa gouvernance et ses nouveaux modes de gestion. Sans être limitatif, plusieurs pistes de réflexion semblent envisageables pour cette session conjointe.

 

La question de l’instrumentalisation du modèle sportif, notamment à des fins managériales, gestionnaires, peut être un angle d’attaque à privilégier, tant les exemples sont nombreux. C’est par exemple le recours incessant aux valeurs du sport dans le travail qui peut être abordé, où l’imaginaire sportif se voit transposé dans le domaine du travail, mais aussi la mobilisation de plus en plus fréquente d’acteurs du sport (entraineurs, athlètes, etc.) comme consultants en entreprise (et donc comme modèles dans le management moderne). C’est aussi l’intégration du sport dans la gestion des ressources humaines afin de gérer la santé des salariés, de construire une cohésion d’équipe, de récompenser les meilleurs éléments, de redynamiser les demandeurs d’emploi, etc. Par ailleurs, en quoi le capital sportif et/ou corporel peut-il être prégnant dans l’accès à l’emploi ou la carrière individuelle ?

 

La gestionnarisation du sport est également un aspect qui pourra être abordé. En effet, la professionnalisation récente des organisations sportives a profondément bouleversé le modèle associatif et amateur qui caractérisait leur fonctionnement, créant un véritable marché. Cette nouvelle réalité interroge la manière dont cohabite le sport professionnel et le sport amateur, mais aussi comment de nouveaux modes de management ont été impulsés dans les organisations sportives (et les résistances qui ont été rencontrées). C’est bien la question du changement dans les organisations sportives (professionnelles et amatrices) qui est posée, à la fois d’un point de vue organisationnel, managérial et culturel. Un autre aspect peut concerner les transformations récentes de l’administration publique du sport qui, en s’inscrivant dans une forme de new public management, transforme en profondeur l’administration sportive.

 

Placé au centre des débats pour le congrès de Nantes, le thème des « dominations » interroge fortement les évolutions du sport moderne. Comment la financiarisation du sport participe-t-elle à la création de nouvelles inégalités (entre les continents, les pays, les sports plus ou moins médiatisés, et les athlètes) ? En quoi l’organisation du sport moderne mobilise-t-elle une foule de travailleurs précaires, par exemple dans les méga-événements ? La thématique de la domination renvoie également à des inégalités de classe et de genre, qui se retrouve pleinement dans l’organisation et la gestion du sport. Il s’agirait par exemple de comprendre comment les mécanismes de domination se reproduisent-ils voire se renouvellent-ils dans le champ sportif ?

 

Les propositions de communication (3500 à 5000 signes) sont à envoyer avant le 15 février2013, en indiquant obligatoirement votre nom-prénom, RT31-30 dans l’intitulé du fichier à :

rt30@free.fr et yohann.rech@univ-rennes2.fr

 

La sélection des communications sera menée de façon conjointe entre les RT30 et 31 et le Comité scientifique informera les auteurs avant le 15 février 2013, afin qu’ils livrent leur communication finale au plus tard le 15 juin 2013.